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Gestion durable des terres : 4 jours pour réfléchir à un meilleur accompagnement des communes

En cette fin d’année 2017, le CARI et ses partenaires des réseaux ReSaD, RADDO et Drynet (représenté par ENDA Energie au Sénégal) ont organisé une rencontre régionale en deux temps : intégrer la Gestion Durable des Terres (GDT) dans la planification territoriale et former les communes au montage et à la mise en œuvre de projets de GDT.

Plus de cinquante participants de 8 pays (Burkina Faso, Mali, Sénégal, Tchad, Mauritanie, Djibouti, Niger et France) se sont retrouvés à Saly au Sénégal pour un atelier régional organisé dans le cadre des projets « Réduire les écarts dans la Grande Muraille Vert » (UICN-PNUE, financé par le Fond pour l'Environnement Mondial) et FLEUVE (Mécanisme Mondial, financé par l'Union Européenne).

Représentants de communes, d’organisations de la société civile, d’institutions nationales et internationales, des cellules de coordination de la Grande Muraille Verte... tous s’impliquent dans la lutte contre la désertification et ont à cœur de voir émerger les collectivités locales comme porteurs des projets sur leurs territoires.

Animé par le CARI et le CIEDEL, cette rencontre a dans un premier temps abordé la question de la planification territoriale.

Au Sahel, depuis la décentralisation, les communes se sont vue transférées un certain nombre de compétences, parmi lesquelles la gestion des terres sur leurs territoire. Périodiquement, elles élaborent des plans de développement locaux ou communaux, qui guident leurs interventions et devraient guider les interventions de leurs partenaires. Cependant, force est de constater que les populations, et les collectivités ne s’approprient pas toujours pleinement ces documents. Par ailleurs, ils ne prennent pas toujours en compte la GDT et la lutte contre la désertification. Cela est dû en partie au pas de temps nécessaire pour avoir des impacts dans ces domaines (plus de 5 ans), les collectivités privilégiant ainsi les interventions qui permettent d’avoir des résultats à court terme (eau, santé, …).

Lors de travaux de groupe, les participants à l’atelier se sont donc penchés sur cette question de l’intégration de la GDT dans la planification locale.  Plusieurs temps ont permis d'explorer cette question :

  • Acquérir la démarche de planification territoriale : travail sur les étapes de la démarche de planification et sur le processus
  • Ne rien oublier (dont la GDT) lors de la phase de diagnostic : aspects socio économiques, évolution des ressources, projets antérieurs, situation foncière, savoirs et savoirs faires locaux etc...
  • Illustration des démarches par la construction des PDC et PDSEC au Mali et au Sénégal
  • Table ronde entre représentants de la GMV et collectivités locales du Niger et du Sénégal
  • Proposer des modalités d'accompagnement des communes autour de ce processus d'intégration de la GDT dans la planification territoriale : production de recommandations...

Les travaux sur la planification territoriale se sont ainsi achevés avec l’élaboration de recommandations pour que les représentants des collectivités (élus, services techniques) s’approprient mieux la démarche de planification et puissent se faire accompagner de manière cohérente. 

Un deuxième temps de clôture du projet FLEUVE a permis de pousser la réflexion sur le module de form’action des collectivités au montage de projets de gestion durable des terres.

Ce module, produit par les réseaux de la société civile, permet d’accompagner les communes pendant 6 jours au montage d’un projet de GDT, inscrit dans leur plan de développement local et élaboré en concertation avec les acteurs du territoire. Le module a été testé dans les 5 pays du projet FLEUVE (Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal et Tchad). Sa diffusion et son appropriation sont des enjeux majeurs pour un déploiement de la GDT dans les territoires, entre autres dans le cadre de la Grande Muraille Verte.

Une partie des participants à l’atelier a contribué aux différentes étapes de la construction du module, mais pour d’autre c’était une découverte de la démarche et de ses premiers résultats. Tous les participants ont néanmoins été invités à revoir et commenter les étapes de la form’action permettant d’aboutir à un projet opérationnel :

  1. Analyse et approfondir l’idée de projet
  2. Élaborer la stratégie d’intervention
  3. Intégrer la communication dans le projet
  4. Préparer le budget et le plan de financement
  5. Préparer la suite de la form’action

Cela leur a permis de fournir des recommandations à destination des futurs formateurs et aussi des organisations qui accompagneront les communes via la form’action. Ces deux jours se sont organisés en plusieurs temps :

  • Introduction par les questions de maîtrise d'ouvrage par les communes pour la mise en œuvre de la planification : planifier ne suffit pas, il faut piloter la mise en œuvre du développement dans le territoire
  • Présentation de la démarche de construction du module et retour d'expérience des form'actions tests du Niger et du Tchad
  • Analyse détaillée des contenus pédagogiques du module de form'action pour échanges et enrichissement avec la salle
  • Etat des lieux des démarches d'accompagnement des collectivités par l'ANFIT au Niger, le CPP au Burkina Faso, et le CIEDEL
  • Table ronde sur les perspectives d'utilisation de ce module avec des illustrations par le Niger (ReSaD Niger et PAC 3) et le Burkina Faso (ReSaD Burkina Faso et GMV)

Sur ce dernier point, la pertinence de cette démarche d’intervention, pour appuyer à la réalisation de la Grande Muraille Verte dans les territoires, a été de nouveau reconnue et saluée. Au Niger et au Burkina Faso, la GMV, le PAC 3, l'ANFIT et le CPP deviennent donc des partenaires que le ReSaD associera au déploiement de la form’action. Des engagements oraux ont été pris pour renforcer les collaborations.

Cette rencontre de 4 jours a été particulièrement saluée par les participants, la richesse de leurs productions en travaux de groupe et lors des échanges en plénière, va nourrir les réflexions des réseaux de la société civile à partir de 2018 pour accompagner les communes à déployer la gestion durable des terres dans leurs territoires. Pour le premier semestre de 2018, des formations de formateurs sur le module de form’action (organisées dans le cadre du projet « Réduire les écarts dans la Grande Muraille Verte ») seront une première pierre permettant ce déploiement.

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