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Un atelier de restitution de la COP13 a été organisé à Yako au Burkina Faso

Le ReSaD permet d’organiser la préparation et la participation de ses plateformes membres aux conférences de parties (COP) de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULCD). Quand cela est possible, le ReSaD facilite également la participation des ONG membres de plateformes. Cette année, M. Sayouba Bonkongou président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et le Développement Rural (APEDR), membre du SPONG au Burkina Faso, a ainsi été pris en charge pour participer à la COP13 qui s’est tenue du 6 au 16 septembre 2017, à Ordos en Chine.

A son retour, l’APEDR a souhaité restituer cette expérience auprès de ses partenaires (OSC, élus locaux, services techniques déconcentrés) de la province du Passoré, dont une trentaine de représentants ont répondu présent. Un atelier de restitution de la COP13 a donc été organisé à Yako au Burkina Faso le 20 octobre 2017. Le SPONG s’est associé à cette initiative, par la participation du point focal et de la volontaire du ReSaD, ainsi que du représentant d’une autre organisation membre (le mouvement écologique du Burkina Faso).

Cet atelier a été ouvert par le 1er adjoint au maire de Yako ; selon lui on entend toujours parler de COP dans les médias, l’atelier est pour la première fois une occasion de découvrir ce que c’est réellement et ce qui s’y passe. Au Burkina Faso personne ne peut ignorer que la désertification est une triste réalité. Les anciens ont connu un pays vert, mais la génération actuelle ne sait pas ce qu’elle va laisser à ses enfants. Il a conclu sont intervention en exhortant les participants, à ne pas perdre de vue les terres et les conséquences de la désertification : dégradation des ressources naturelles, malnutrition, …

L’atelier a ensuite permis de présenter les enjeux de la désertification sur les plans international et national. Le Burkina Faso, fait partie des pays menacés et touchés par la désertification et par ses conséquences. Les grandes sécheresses des années 70 et 80, qui ont durement frappé le pays ont contribué à faire prendre conscience de l’ampleur du phénomène de désertification. Le pays n’a cependant pas attendu le réveil de la communauté internationale pour initier des actions de lutte contre la désertification dès les années 60. Les premières méthodes d’action interventionnistes ont laissé place à des pratiques plus participatives, développées depuis plus de trente ans. Les techniques de récupération des terres, s’appuyant principalement sur la conservation des eaux et éléments organiques de surface, ont été développées et testées dans le pays. Malgré cela, les efforts entrepris sur le terrain, n’ont à ce jour pas suffit à stopper les processus de dégradation des terres dans le pays. Le Burkina Faso a naturellement fait partie de signataires de la CNULCD ; l’État participe donc aux négociations aboutissant aux décisions prises durant les COP. Il est ensuite engagé à mettre en œuvre ces décisions sur le plan national. Il apparaît donc indispensable de communiquer aux populations les décisions prises durant les COP, qui devront guider les stratégies de développement de l’État.

En termes de résultats de la COP13, l’atelier a surtout permis de présenter le concept de Neutralité en matière de Dégradation des Terres (NDT) largement discuté au sein des négociations parallèles mais aussi dans les side-events. Suite à la COP12 de 2015, les pays se sont engagés à définir des cibles nationales permettant d’aboutir à la Neutralité. Le Burkina Faso a conduit ce processus en 2017 et a pu présenter ses cibles lors de la COP13, elles prévoient notamment de restaurer 5 millions de terres dégradées. Les actions identifiées par l’État, pour améliorer l’occupation des sols (forêts et prairies arbustives), leur productivité et le stockage de carbone, devront être mise en œuvre au travers de grands projets transformatifs financés entre autres par le fonds NDT lancé lors de la COP. Beaucoup de questions se posent sur ces projets : comment associeront-ils les populations locales, comment prendront-ils en compte leurs besoins ? Se pose également la question de la prise en compte des actions déjà menées sur le terrain par les acteurs locaux et notamment les organisations de la société civile. Il apparaît donc indispensable d’informer ces acteurs terrains, et de pouvoir recueillir et faire remonter leurs préoccupations.

M. Sayouba Bonkongou a ensuite témoigné de son expérience à la COP ; une opportunité pour rencontrer des ONG internationales et des bailleurs de fonds. Il a également témoigné des efforts chinois pour lutter contre la désertification dans le désert de Kubuqi, en projetant en film qui montre comment en quelques un désert de dunes a été reverdit.

Selon lui, toutes les organisations de la société civile peuvent participer aux COP, pour cela, il conseille de se rapprocher de collectifs thématiques comme le SPONG et le ReSaD, qui permettent d’accéder à une reconnaissance nationale et internationale.

L’atelier s’est terminé par la projection du film de présentation du module de form’action élaboré par le CARI avec les réseaux ReSaD, RADDO et Drynet. Ce film avait été projeté pour la première fois lors de la COP. L’APEDR souhaiterait voir la form’action mise en œuvre auprès des communes de la province du Passoré.

 Le SPONG et le ReSaD remercie l’équipe de l’APEDR pour cette initiative de restitution, une première du genre, qui sera à renouveler.

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