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Participation des femmes à la gestion durables des terres : rencontre avec l'ONG APIL au Burkina Faso

Le SPONG est allé visiter des villages où APIL, l’un de ses membres, intervient depuis 2005 pour accompagner les agriculteurs dans une transition agro-écologique.

L’ONG Action pour la Promotion des Initiatives Locales se consacre depuis 20 ans à la formation paysanne pour une participation réelle au développement durable du Burkina Faso. Dans les villages des régions du Plateau Central et du Centre Nord, APIL ambitionne de faire des paysans, organisés ou non en association, des acteurs autonomes et souverains leur permettant de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.

A cette fin, l’un des modes d’intervention est la diffusion de pratiques agricoles et d’élevage permettant la diversification des revenus, la restauration et la gestion durable des terres. Pour cela, l’ONG APIL s’appuie sur plusieurs fermes agroécologiques « écoles » où elle mène des expérimentations sur les pratiques et techniques, ainsi que des formations pour les paysans.

Le SPONG est allé à la rencontre des paysans des villages de Sidogo et Tanhoko, situés dans la commune de Boussouma (Centre-Nord), et qui bénéficient de l’appui d’APIL dans le cadre du projet Innovation et Mobilisation pour la Sécurité Alimentaire (2015-2020).

Ce projet intervient dans un contexte de diminution des terres disponibles pour l’agriculture entraînant une intensification des exploitations. Il vise à l’amélioration de la sécurité alimentaire des familles ciblées par le renforcement des filières productives et en prenant en compte les besoins différenciés des femmes, jeunes et hommes. Pour cela, l’initiative favorise l’adoption de pratiques agro-environnementales permettant d’accroître la production, l’appui à la commercialisation des produits et la formation des paysans et organisations paysannes.

En visitant les deux villages, le SPONG a pu constater l’efficacité des actions qu’y mène APIL. La plupart des parcelles sont aménagées avec des cordons pierreux qui ralentissent le ruissellement des eaux et ainsi évitent la fuite de matière organique. Ces simples aménagements ont permis de protéger des terres menacées de dégradation et d’améliorer les productions céréalières. Certaines familles consomment encore leur production de trois ans plus tôt, pour ces villages, le spectre de la soudure c’est donc éloigné. Dans le village de Sidogo, la population s’est mobilisée avec l’appui d’APIL, pour aménager une parcelle totalement dégradée en demi-lunes, elles seront mises en culture lors du prochain hivernage pour que tout le village puisse constater leur efficacité.

 

Dans de nombreuses localités, le droit coutumier excluait les femmes quant à l’appropriation de la terre. Dans la majorité des cas, les parcelles qui sont mises à leur disposition sont dénudées, et les récoltes y sont très maigres.

Depuis une dizaine d’années l’ONG APIL y a donc mené un plaidoyer auprès des anciens, des hommes et des jeunes, pour que les femmes soient soutenues dans la restauration des terres.

Progressivement l’entraide entre Hommes et Femmes s’est développée, et tous ont pris conscience que le travail collectif est important afin de garantir la disponibilité des terres pour tous.

En témoigne Mariam Bamogo, agricultrice à Tanhoko : « Nous sommes destinataires de toutes sortes de terres, bonnes terres comme terres dégradée, mais c’est aux femmes de se battre pour améliorer les terres. Si les femmes gagnent sur leurs parcelles, hommes et enfants en profite également. L’essentiel pour nous est d’avoir suffisamment de nourriture pour tous ».

Dans chaque village, les populations s’organisent en groupes mixtes par quartier, pour restaurer ensemble des parcelles individuelles comme pour reboiser des bosquets collectifs. Cette organisation constitue la base essentielle pour construire durablement des actions de développement.

Impact des actions d’APIL, les femmes ont vu croître leur leadership et leur implication dans les sphères de décisions villageoises. Elles ne sont plus en retrait des rassemblements et prennent la parole pour donner leur point de vue sur le développement de leurs territoires. Le fait de se retrouver pour travailler à la restauration de parcelles leur permet de discuter d’autres problèmes du village et de réfléchir ensemble à leur résolution. La cohésion entre familles s’en trouve renforcée.

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