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La Jatropha Curcas, une plante qui combine lutte anti-érosive et énergie durable dans les zones arides

La Jatropha Curcas est une plante qui pousse facilement dans les régions arides et semi-arides. L’huile qui en est extraite peut être valorisée comme une source d’énergie durable et pourrait constituer une source de revenus supplémentaires pour les paysans sahéliens. Il y a une quinzaine d'années, cette plante était considérée comme le nouvel or vert sahélien, qu'en est-il aujourd'hui ?

La Jatropha Curcas est un arbuste pouvant atteindre une taille de 8 mètres de hauteur. Il se rencontre surtout en zone tropicale, mais on le rencontre de plus en plus souvent en zone sahélienne (sa croissance est optimale entre 400 et 2000 mm de pluie par ans). Parfois appelé Tabani en wolof, ou bagani en bambara, cette plante donne des fruits composés à 25 à 40 % d’huile et dont la coque peut être valorisée en un combustible qui pourrait remplacer la ressource bois-énergie. Elle contribuerait par conséquent à lutter contre la déforestation qui ravage les alentours des villes sahéliennes en raison de la forte croissance démographique qui fait exploser la demande pour le bois-énergie.

Dès les années 2010, la Jatropha est présentée par les médias comme une plante miracle, un nouvel or vert, capable de produire de l’huile utilisée dans les agrocarburants dans de grande quantité. Après des essais de plantations à grande échelle, les espoirs se sont vite transformés en désillusion. Les rendements de la plante n’ont pas été à la hauteur de ce qui avait été annoncé : 1.5 tonne/ha contre 7 tonnes/ha prévues. La plante est effectivement résistante à la sécheresse mais est dotée d’une faible productivité. Des sociétés pétrolières telles que British Petrol ou BioShape se sont retirés des projets d’exploitation industrielle de la jatropha comme substitut au pétrole.

Jatropha Curcas, ou comment exploiter une plante comme vecteur de développement

Le Groupe Energies Renouvelables Environnement Solidarités (GERES) et l’Institut de Recherche et d’Applications de Méthodes de Développement (IRAM) ont mené conjointement le projet JATROREF. Il avait pour but de construire des référentiels objectifs permettant de caractériser la viabilité socio-économique et la durabilité environnementale des filières paysannes de production d’agrocarburants à partir de Jatropha. Après trois années de collecte et d’analyse des données, ils nous livrent leurs résultats, les principales avancées et les contraintes, synthétisés dans ce film.

Si cultiver la plante à grande échelle s’est avéré être un échec, elle garde pourtant un intérêt énergétique en milieu rural. Sa culture est beaucoup plus adaptée à l’échelle de l’exploitation familiale dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest.  La Jatropha est en effet utilisée dans l’agroécologie comme haie anti-érosive autour d’une parcelle culturale. Elle permet de lutter contre l’érosion des vents, facilite l’infiltration de l’eau dans le sol et protège les cultures de la divagation du bétail. Il peut donc être intéressant pour le paysan de substituer une haie ne donnant pas de fruit à la Jatropha Curcas, qui devient alors une source de revenu complémentaire. La filière locale de cette huile permet de participer au développement rural, de participer à l’émancipation et la promotion de la femme (qui fabriquent des savons), d’approvisionner les ménages en énergie (bougies, lampes à huile, agrocarburants).

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