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10 éléments de l’agroécologie : le guide de la FAO pour des systèmes agricoles et alimentaires durables

Condensé d’outils et d’informations, ce guide publié en juillet 2018 par la FAO présente les mécanismes nécessaires à une transition vers l’agroécologie. Regroupant une synthèse de la littérature scientifique sur l’agroécologie et un résumé des réunions régionales menées par la FAO, ces dix éléments sont faciles à comprendre et leur interdépendance devient flagrante pour mener à bien cette transition.

1. Diversité

La diversité dans l’agroécologie comprend plusieurs types : la diversité verticale comme l’agroforesterie, la diversité spatiale avec les cultures intercalaires et la diversité temporelle par exemple la rotation des cultures. La diversité signifie aussi un lien entre l’élevage et l’agriculture, par l’introduction d’espèces locales adaptées à leur environnement ou encore les systèmes de rotation cultures-poissons en riziculture. La diversité des espèces locales élevées peut réduire les risques de transmission de maladies, et au niveau alimentaire cette diversité permet une amélioration de la nutritiongénérale. La biodiversité est aussi un point focal en agroécologie, par sa gestion raisonnée et son apport sur les écosystèmes entre les êtres vivants et le sol. Bref la diversité est le premier outil à s’assurer pour favoriser le système agroécologique. 

2. Co-création et partage de connaissances

L’agroécologie s’insère dans des contextes et situations spécifiques, et ne cherche par à universaliser une seule pratique agricole et alimentaire. Son adaptation consiste à prendre en compte les contextes environnementaux, sociaux, économiques, politiques et culturels mais aussi les connaissances et pratiqueslocales et les connaissances scientifiques internationales. Les systèmes participatifs permettent une meilleure diffusion de ces connaissances, produisant un vivier durable pour l’agroécologie.

3. Synergies

La synergie du système agricole passe par un système diversifié des éléments qui le composent : la sélection de cultures annuelles et pérennes, les animaux d’élevage, les arbres, les sols, l’eau etc. Cette recherche de synergie entre les éléments permet une meilleure utilisation des ressources, comme l’utilisation du fumier d’animaux d’élevage pour l’azote dans les cultures.

4. Efficience

Les systèmes agroécologiques mettent en place une diversité pour permettre une synergie entre les éléments, aux vues du contexte et des connaissances locales et internationales. L’efficience va être la recherche de l’efficacité entre ces ressources pour éviter l’utilisation de ressources externes comme l’apport d’engrais chimiques. Les producteurs sont moins dépendants de ces ressources externes et gagnent donc en autonomie.

5. Recyclage

Le gaspillage est une invention humaine, ça n’existe pas dans les écosystèmes naturels. L’imitation de ces écosystèmes permet une utilisation plus efficace des ressources disponibles, augmentant l’efficience des systèmes agricoles et diminuant le gaspillage et la pollution. Le recyclage permet une diminution de l’utilisation de ressources externes par les producteurs et accroit aussi leur autonomie et résistance face aux changements.

6. Résilience

Les systèmes agroécologiques sont plus résilients par leur meilleure résistance à des situations climatiques extrêmes comme les sècheresses, les inondations etc. Le fait de diversifier les éléments présents sur le système de production et de gérer leur synergie puis de permettre le recyclage pour créer un cycle vertueux durable, va favoriser la résilience ou l’équilibre du système face aux perturbations autant naturelles que socioéconomiques possibles.

7. Valeurs humaines et sociales

L’Homme est au cœur du système de production, de distribution et de consommation alimentaire, et ses besoins et volontés sont un point primordial de l’agroécologie. Le système promut permet une meilleure autonomie et adaptation des producteurs, ainsi qu’une justice sociale de l’accès à l’alimentation. De plus, le rôle des femmes n’est pas reconnu dans la contribution qu’elles ont par exemple à l’étape production ou dans la diversité alimentaire des ménages. L’agroécologie met en avant des groupes de producteurs spécifiques avec des débouchés commerciaux pour permettre aux femmes une meilleure autonomie et un partage de connaissances.

8. Cultures et traditions alimentaires

L’agriculture et l’alimentation sont un pilier du patrimoine humain. Les cultures traditionnelles de chaque société ont orienté le système de production et de consommation alimentaire. Une partie de ces traditions s’est substitué à un mode de consommation globalisé, créant une contradiction existentielle entre l’obésité et la faim dans le monde. Cette contradiction est nourrie par l’augmentation de la malnutrition et sous-nutrition d’un côté, et l’augmentation des maladies non transmissibles de l’autre. L’agroécologie se veut messager d’une tradition alimentaire en harmonie avec les habitudes de consommation actuelles pour permettre une meilleure production et consommation alimentaire en adéquation avec le potentiel des territoires pour nourrir sa population.  

9. Gouvernance responsable

Le soutien d’une gouvernance responsable est primordial pour mener une transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables. Cette gouvernance doit être la plus transparente et accessible possible pour faciliter les liens avec les producteurs et permettre une transition dans les meilleures conditions. L’agroécologie repose sur un justeaccès aux terres et ressources naturelles pour toutes les populations, et doit donc avoir les outils et mécanismes pour mener à bien la justice sociale, qui doivent être fournis par une gouvernance responsable et efficace.

10. Economie circulaire et solidaire

Le soutien au lien entre producteurs et consommateurs est le dernier pilier de l’agroécologie. Ce rétablissement du lien est nécessaire pour favoriser les circuitslocaux et solidaires et créer des marchésdurables pouvant répondre aux besoins, aux ressources et capacités locales. Les innovationssociales favorisent l’économie circulaire, comme les marchés de producteurs locaux qui répondent à une réelle demande des consommateurs de mieux s’alimenter. Les systèmes de circuits courts et solidaires permettent une diminution du gaspillage alimentaire et donc une efficience des ressources naturelles et énergétiques.

Pour aller plus loin, consultez le guide de la FAO sur leur site.

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